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E-echo

Ｊ＇ａｉ　ｌｉｔ　ｄａｎｓ　ｕｎ　ｌｉｖｒｅ　ｕｎｅ　ｅｘｐｒｅｓｓｉｏｎ　ｉｎｔéｒｅｓｓａｎｔｅ：ｌａ　Ｆｒａｎｃｅ，　ｓｏｉｔ　ｄａｎｓ　ｓａ　ｃｕｉｓｉｎｅ，　ｓｏｉｔ　ｄａｎｓ　ｓａ　ｐｅｎｓéｅ，　ａｉｍｅ　ｒｅｇｒｏｕｐｅｒ　ｔｏｕｓ　ｌｅｓ　éｌéｍｅｎｔｓ　ｅｔ　ｌｅｓ　ｆａｉｒｅ　ｃｕｉｒｅensemble，　ｅｌｌｅ　ｎ＇ａｂａｎｄｏｎｎｅ　ｒｉｅｎ．

Çａ　ｍｅ　ｆａｉｔ　ｐｅｎｓｅｒ　ａｕ　ｐｒｏｂｌèｍｅ　ｄｅ　ｌ＇«ｅｃｈｏ »　ｄａｎｓ　ｌａ　ｐｈｉｌｏｓｏｐｈｉｅ　ｆｒａｎçａｉｓｅ．Ｄ＇ｕｎｅ　ｐａｒｔ，　ｏｎ　ｍｅｔ　ｌａ　ｐｌｕｓ　ｇｒａｎｄｅ　ｉｍｐｏｒｔａｎｃｅ　à　ｌ＇«éｃｈｏ »，　ｅｎ　ｄｉｓａｎｔ　«ｊｅ　ｐｅｎｓｅ，　ｄｏｎｃ　ｊｅ　ｓｕｉｓ»，　ｍêｍｅ　ｌ＇ｅｘｉｓｔｅｎｃｅ　ｄｕ　ｒｅｓｔｅ　ｄｕ　ｍｏｎｄｅ　ｄéｐｅｎｄ　ｄｅ　ｃｅ　«ｍｏｉ»．

Ｍａｉｓ　ｄｅ　ｌ＇ａｕｔｒｅ，ｏｎ　ｄｉｍｉｎｕｅ　ａｕ　ｐｌｕｓ　ｐｅｔｉｔ　ｌ＇«éｃｈｏ»．Ｐａｓｃａｌ　ａ　ｂｅａｕｃｏｕｐ　ｄéｖｅｌｏｐｐé　ｌｅ　ｔｈèｍｅ　ｄｅ　ｌ＇ｉｎｃａｐａｃｉｔé　ｅｔ　ｄｅ　ｌａ　ｆｉｎｉｔé　ｄｅ　ｌ＇ｈｏｍｍｅ．

Ｃｅ　ｑｕｉ　ｅｓｔ　ｉｎｔéｒｅｓｓａｎｔ，　ｃ＇ｅｓｔ　ｑｕ＇ｅｎｆｉｎ　ｌｅｓ　ｄｅｕｘ　ｐｈｉｌｏｓｏｐｈｅｓ　ｓｅ　ｔｏｕｒｎｅｎｔ　ｔｏｕｓ　à　Ｄｉｅｕ．

D-Delacroix d'après Baudelaire

Delacroix, lac de sang hanté des mauvais anges,
Ombragé par un bois de sapins toujours vert,
Où, sous un ciel chagrin, des fanfares étranges
Passent, comme un soupir étouffé de Weber ;
Ces malédictions, ces blasphèmes, ces plaintes,
Ces extases, ces cris, ces pleurs, ces Te Deum,
Sont un écho redit par mille labyrinthes ;
C’est pour les coeurs mortels un divin opium !

                                    -------les phares

Sur le Tasse en prison D’Eugène Delacroix
Le poète au cachot, débraillé, maladif,
Roulant un manuscrit sous son pied convulsif,
Mesure d’un regard que la terreur enflamme
L’escalier de vertige où s’abîme son âme.
Les rires enivrants dont s’emplit la prison
Vers l’étrange et l’absurde invitent sa raison ;
Le Doute l’environne, et la Peur ridicule,
Hideuse et multiforme, autour de lui circule.
Ce génie enfermé dans un taudis malsain,
Ces grimaces, ces cris, ces spectres dont l’essaim
Tourbillonne, ameuté derrière son oreille,
Ce rêveur que l’horreur de son logis réveille,
Voilà bien ton emblème, Âme aux songes obscurs,
Que le Réel étouffe entre ses quatre murs !

C-Caricature

Voir les caricatures des grands écrivains et des grands peintres sera intéressant:

(Alphonse Daudet)  (Victor Hugo)       (Emile Zola)          (Alexandre Dumas)

Ci-dessus sont dessinés par André Gill, conservés au musée national du chateau de Compiègne

Deux autres caricatures de Victor Hugo
                                                                           

    (Victor Hugo par Daumier, Compiègne)                (Victor Hugo, Gripp Carlo, Compiegne)                                       
Les caricatures de deux peintres:
                        
     
          (Delacroix,AUBERT&Cie, Compiègne)              (Ingres,AUBERT&Cie, Compiègne)

Et cette caricature de Zola où il regarde un homme à travers un microscope, ce qui reflète sa position naturaliste:

(caricature de Zola, Andre Gill, l'Eclipse, Paris, BnF, departement des estampes et de la photographie, Compiegne)

Si je savais assez sur les arrière-plans de ces caricatures!
De plus, il y a un blog intéressant dont le possédeur dessine des écrivains contemporains très connus:

http://lergastule.canalblog.com/archives/caricatures__mes_ecrivains/index.html

B/B- Borges et Barthes

L’écrivain argentin Borges a écrit un livre nommé B/B, dont l’intrigue principale est que Borges invite Barthes chez lui pour discuter ensemble des problèmes sur la littérature et la critique littéraire. Barthes qui a accepté l’invitation est allé dans la maison de Borges et celui-ci lui donne un roman à lire. Dans ce roman on décrit justement un Barthes qui lit un roman d’un Borges, et on discerne au début une intention dangereuse de ce Borges : il a placé une bombe, une fois que Barthes finit de lire le roman, la bombe va éclater. Barthes lève ses yeux du livre et découvre non sans peur que Borges n’est plus là, seul son visage malicieux apparaît dans une glace. Inquiété, Barthes continue à lire, à l’heure prédite dans le roman, il est éclaté en milles pièces.

L’écrivain est mort, puis le critique est aussi mort. Une mise en abyme dont l’histoire interne guide le développement de l’histoire externe, à travers lequel, Borges semble soutenir l’idée que la littérature peut produire un effet sur la réalité. mais en fait, il y a encore la troisième tour : notre réalité, nous ne savons pas comment Barthes a réagi à ce roman, mais sûrement il n’est pas mort à cause de cela. Ainsi, faux-vrai-faux, nous sommes comme dans un jeu de miroirs : près est loin, faux est vrai, fini est infini. Qui sait si notre destin (de toute l’humanité) n’est pas dans les mains d’un autre, comme le destin des personnages est dans la main de l’écrivain, comme l’existence du monde virtuel dans l’ordinateur est décidée par un interrupteur ?

A-Apollinaire